Football. Coupe de France : Aizenay s’incline 3-0 et subit la loi de Troyes

Christophe Puaud
7 Min de lecture

La France d’Aizenay Football a subi la loi de Troyes en Coupe de France. Battus 3-0 par le leader de Ligue 2, les Vendéens voient leur beau parcours s’arrêter au 7ᵉ tour.

Aizenay brave Troyes, leader de Ligue 2 — Une soirée héroïque malgré la loi du plus fort

France Aizenay Football. Coupe de France. 7ᵉ tour. Troyes. Défaite 3-0
Aizenay fait vibrer 3 000 supporters malgré la défaite face à Troyes (Ligue 2). Portés par une ambiance exceptionnelle, les Vendéens ont tenu tête au leader de Ligue 2 avant de s’incliner 3-0. Une soirée historique où passion, ferveur et communion ont illuminé le stade d’Aizenay. (Crédit photo : @lbsh.oot).

Quand le rêve affronte la réalité

Il y a des matchs qui dépassent la simple logique sportive. Il y a des rencontres qui s’écrivent dans une atmosphère suspendue, où un club amateur peut défier un géant professionnel et espérer créer l’improbable. Ce 7ᵉ tour de Coupe de France entre Aizenay (R1) et Troyes, leader de Ligue 2, appartient à cette catégorie. Quatre divisions de différence, un stade gonflé par plus de 3 000 spectateurs, un public incandescent… et pourtant, très vite, l’écart s’est rappelé à tout le monde.

Aizenay s’accroche, Amokrane tente de rallumer la flamme

Pendant les 20 premières minutes, Troyes confisque le ballon, impose un tempo fou, multiplie les décalages. Aizenay semble tétanisé, figé par l’événement, contraint de courir après l’ombre d’un ballon insaisissable. Mais les Vendéens résistent, s’accrochent, plient sans rompre. Le premier rayon de lumière porte un nom : Dylan Amokrane. À deux reprises, il récupère des ballons précieux au milieu de terrain. À deux reprises, il tente d’allumer l’étincelle. Mais l’utilisation est brouillonne, le geste final manque de précision. L’ESTAC, elle, ne pardonne pas. À la 25ᵉ minute, elle se procure sa première grosse situation, puis oblige le portier vendéen à sortir deux parades magistrales coup sur coup. Le leader de Ligue 2 accélère, mais Aizenay tient.

Troyes impose sa supériorité technique et finit par scorer

Et, miraculeusement, passé la 30ᵉ minute, les débats s’équilibrent. Les Rouges sortent enfin la tête de l’eau. Quelques séquences apparaissent, quelques enchaînements prennent forme. L’ESTAC reste supérieur, évidemment, mais la FAF respire, ose, s’installe dans le match. Mais le football a cette cruauté implacable. À la 45ᵉ minute, juste avant la pause, El Idrissi conclut un centre venu de la droite. Le pire moment. Le coup de massue. Ou non ?

France Aizenay Football. Coupe de France. 7ᵉ tour. Troyes. Défaite 3-0
Cyril Morel a eu du boulot côté droit. Detourbet et Ouzenadji ont souvent déboulé dans son couloir pour amener le danger. Mais le capi a montré du caractère. À l’image de son équipe ! (Crédit photo : @lbsh.oot).

L’âme d’Aizenay : révolte, intensité et frissons

Le vestiaire tremble encore du but encaissé lorsque les mots de Philippe Guilloteau réaniment son groupe. Aizenay revient avec d’autres intentions, une autre énergie, une autre audace. Les regards sont plus durs, les courses plus mordantes : la Coupe de France a réveillé la bête. Le plan est clair : chercher vite et fort les deux attaquants Pajot et Durand. Et ce dernier, particulièrement inspiré, va allumer quelques frissons dans la défense troyenne. Mais face à eux, l’ESTAC déroule son football clinique. Entre la 45ᵉ et la 55ᵉ minute, les visiteurs transforment le terrain en tableau tactique : décalages, mobilité, maîtrise totale. Aizenay court, encore et encore, sans toucher le ballon.

Une seconde période jouée avec le cœur et les tripes

Et pourtant, à la 58ᵉ minute, tout aurait pu basculer. Sur une récupération éclair, Durand file au but. Duel intense avec Diawara. Contact… chute… la surface retient son souffle. Pénalty ? Pas pénalty ? L’arbitre ne bronche pas. Le jeu continue. Aizenay est peut-être passé à côté de son tournant du match. Ce sera leur ultime fenêtre, car ensuite, Troyes reprend la main et ne la lâchera plus. À la 76ᵉ, un sauvetage miraculeux sur la ligne d’Erceau prolonge le suspense. Mais à force de subir, la digue finit par céder. 88ᵉ minute : Ripart enroule une frappe limpide des 18 mètres. 0-2. 94ᵉ minute : Hamdi conclut le travail. 0-3.

Une défaite… et un héritage

France Aizenay Football. Coupe de France. 7ᵉ tour. Troyes. Défaite 3-0
Théo Erceau, dans les cages agésinates a été incroyablement lucide et costaud. Souvent et longtemps décisif, il a été d’une incroyable solidité. Malgré les trois buts concédés. (Crédit photo : @lbsh.ooot).

Sur le papier, l’ESTAC a fait respecter la hiérarchie. Sur le terrain, l’écart technique et athlétique était évident, presque scolaire : une équipe qui joue la montée en Ligue 1 face à une formation vendéenne qui découvre seulement les cimes de la R1. Mais l’histoire, elle, retiendra autre chose. Elle retiendra les 3 000 supporters massés dans une enceinte en fusion. Elle retiendra ce kop d’Aizenay, vibrant, magnifique, qui n’a jamais cessé d’y croire. Elle retiendra, aussi, l’abnégation, la discipline, le courage, la fidélité aux valeurs du club.

Une fête populaire, un stade incandescent, et une leçon pour l’avenir

Elle retiendra aussi que, même écrasé par la possession et la maîtrise troyenne, Aizenay a montré un visage digne, courageux, déterminé. Qu’à travers un plan de jeu clair, des principes forts et une union sacrée, les Vendéens ont existé face à un colosse professionnel. Ce 7ᵉ tour laissera des traces. Les bonnes. Celles qui forgent un groupe, qui soudent un club, qui nourrissent une saison entière. Philippe Guilloteau et ses hommes peuvent regarder devant eux : Dame Coupe est terminée, mais le championnat continue, et la réception de la réserve de Vertou arrive déjà. La vérité du football amateur, c’est toujours le week-end d’après. Aizenay a perdu un match, mais gagné une expérience. Et dans l’arène de la Coupe de France, cela vaut parfois bien plus qu’un score.

FRANCE AIZENAY FOOTBALL – TROYES ES = 0-3 (0-1)

Buts pour l’ESTAC : El Idrissi (45ᵉ), Ripart (88ᵉ) et Hamdi (94ᵉ)

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