Romain Mornet : « Tactiquement, c’est la meilleure course de ma carrière… »
Une finale d’une intensité rare
Dans cette finale du 1500 m au niveau stratosphérique, Romain Mornet a joué la carte de l’expérience. Le coureur de l’Athlétic Club de La Roche-sur-Yon s’est montré discret, courant longtemps à l’abri, tapi dans le peloton, sans jamais se découvrir. Une gestion millimétrée dans une course au scénario aussi dense qu’indéchiffrable. Le grand favori Azeddine Habz a assumé son statut, s’imposant avec maîtrise. Derrière lui, c’est un flou total. À 200 mètres de la ligne, même les commentateurs de la chaine l’Équipe 21 peinent à identifier les poursuivants tant la bataille est féroce.
Un finish majuscule, une récompense mondiale
C’est à ce moment-là que Romain Mornet choisit de frapper. Un dernier effort d’une rare intensité, un sprint final d’école… et la deuxième place au bout. Vice-champion de France, mais surtout qualifié pour les Championnats du Monde de Tokyo, du 13 au 21 septembre. À 27 ans, le Vendéen disputera son premier Mondial. Et il le sait : « C’est tout simplement la meilleure course de ma carrière sur le plan tactique. »
Romain Mornet : « Cette finale du 1500 m est sans doute la plus relevée que j’ai jamais courue. Huit gars sous les 3’34… Être sur le podium n’était vraiment pas gagné. Mais je ne me suis pas affolé. Tactiquement, c’est la meilleure course de ma vie. J’ai réussi à rester lucide, à faire les bons choix au bon moment. C’est l’expérience qui parle. À 27 ans, je commence à bien connaître les exigences des grands championnats, et je suis fier d’avoir su répondre présent. Cette deuxième place, c’est plus qu’une médaille : c’est la validation de ma sélection pour les Mondiaux à Tokyo. J’y vais pour performer, pas pour faire du tourisme. J’ai crié à l’arrivée pour montrer que j’étais à ma place. Certains ne me considéraient peut-être pas comme un coureur de haut niveau… mais aujourd’hui, je suis pro, et je le dis avec fierté. J’ai la chance d’être soutenu par mon club de l’AC La Roche, mes partenaires et des mécènes formidables. Sans eux, rien ne serait possible. Maintenant, cap sur Tokyo… et pourquoi pas Los Angeles 2028. »